Après la période de confinement de ce début d'année 2020, le retour en entreprise a été pour beaucoup synonyme de changements. Et si le télétravail est resté au programme pour certains, d'autres ont repris non sans appréhension le chemin du bureau. Mais entre règles sanitaires et réaménagement des espaces - distanciation oblige - il a fallu trouver des solutions agiles pour concilier sécurité et contact humain. Concernés par ces nouvelles problématiques d'entreprise, chez FOR ME LAB, nous avons à coeur de participer à cette réflexion autour du bureau de demain. Aujourd'hui, nous partons à la rencontre de Camille Rabineau, spécialiste des espaces de travail et fondatrice de l'entreprise Comme on travaille, qui nous partage sa vision des bureaux post-Covid.
WORK HARDER
WORK BETTER
NOUVEAUX AMÉNAGEMENTS
Invitée sur le plateau de BSmart dans l'émission Smart Job pour échanger au sujet de l'évolution des bureaux post-Covid, notre co-fondatrice Géraldine a fait la connaissance de Camille. Elle était également au micro d'Arnaud Ardoin et Jérémy Clédat pour nous partager son expérience de consultante spécialiste des espaces de travail. Une rencontre inspirante et un échange de points de vue stimulant que nous avons souhaité mettre en lumière.
Fondée par Camille Rabineau, Comme on travaille a pour ambition d'accompagner les entreprises dans la construction de lieux vivants et d’environnements de travail épanouissants.
À la quête du "bureau juste", Camille met tout son savoir et son expertise au service de projets d'aménagement d'espaces fonctionnels et innovants, pour que travail de demain rime avec se sentir bien. Le mot d'ordre ? Le bien-être et l'épanouissement des collaborateurs. Comme on travaille est une incitation à croire en la force du collectif et en sa réalisation au travers d’un projet fédérateur pour l’entreprise.
C'est en partant des salariés, de leur expertise du quotidien qu'on peut inventer les modes de travail d'un demain qui prend racine aujourd'hui”
RENCONTRE AVEC CAMILLE
RÉFLEXION AUTOUR DU BUREAU DE DEMAIN
Parlez-nous de vous... Quel est votre parcours ?
Je m’appelle Camille Rabineau, j’ai 35 ans et je suis consultante spécialiste des espaces de travail. Urbaniste de formation, j’ai démarré ma carrière en agence d’architecture. Je suivais des projets de construction de logements et de rénovation de grands ensembles. En fait, créer des lieux de vie, qui favorisent la rencontre et le partage est une vocation depuis déjà quinze ans ! C’est un peu par hasard que j’ai pu transposer cette sensibilité à l’univers du travail. Il y a cinq ans, la rencontre des problématiques RH et du futur du travail a été pour moi une révélation tant elles sont universelles. Je n’ai plus jamais quitté ce milieu depuis !
En quoi consiste votre métier ?
Aujourd’hui, j’accompagne les entreprises et administrations qui veulent repenser leurs bureaux. Concrètement, je les guide dans leur projet en imaginant et en animant pour eux des démarches de co-conception avec les salariés. Je leur apporte du recul, des retours d’expériences glanés ailleurs et des méthodologies d’accompagnement du changement auprès de leurs équipes. Emménager dans de nouveaux bureaux fait toujours l’effet d’une page blanche. Le but, c’est d’en faire l’opportunité de remodeler les façons de faire dans l’entreprise d’une façon beaucoup plus large.
Quelle est votre vision du bureau de demain ? Quelles sont les différences avec le bureau d'hier ?
Si je regarde les projets que j’accompagne en ce moment, je pense que les bureaux post-Covid seront d’une part, davantage tournés vers l’interaction, et d’autre part, plus souples et modulables, moins figés qu’avant. Ces deux évolutions découlent de deux prises de conscience :
Tout le défi sera de faire accepter cette vision (le bureau flexible est encore associé à quelque chose d’anonyme et de froid), mais aussi de l’implanter avec mesure et justesse. Par exemple, je pense que même dans un bureau « social », il est indispensable de conserver des architectures pour se concentrer, se mettre à l’abri et travailler individuellement pour une heure ou deux. Passer une journée entière en interaction avec les autres est intenable : on s’en est bien rendu compte avec l’overdose de Zoom, Teams, et autres depuis le confinement.
Que pensez-vous de l'évolution du télétravail ?
La Covid-19 a fait du télétravail une évidence. Du jour au lendemain, des entreprises qui pouvaient hésiter à s’y mettre se sont plongées dedans de force. Même si je vois autour de moi des entreprises qui sont revenues à la quasi-normale, je pense que le retour en arrière n’est pas possible. En parallèle, cette situation inédite a aussi jeté la lumière sur les difficultés du télétravail. L’impréparation et le caractère massif du télétravail par temps de Covid a concrétisé tous ses risques, déjà bien identifiés avant : surtravail, incapacité à déconnecter, perte de lien social, etc.
Nous sommes donc face au défi d’arriver à trouver les conditions d’un télétravail serein, apaisé. Cela viendra avec l’expérience bien sûr : avec le temps, de nouvelles habitudes vont se prendre. Cela passera aussi par la recherche du juste curseur entre télétravail et bureau. Un curseur qui peut varier selon les entreprises, mais aussi selon les individus…
Selon vous, qu'est-ce qui fait qu'on se sent bien au travail ?
Ma formation d’urbaniste m’a appris que l’espace, déterminant dans notre bien-être, ne fait pas tout. Je pense que c’est le cas aussi au travail. On a parfois tendance à avoir une vision déterministe du bureau : tel aménagement vous rendra créatif, tel autre vous fera collaborer avec le voisin. Cela n’est pas ma vision.
Je pense que le bureau doit s’inscrire dans une action globale autour des conditions de travail, beaucoup plus large et cohérente. Il ne faut pas se mentir : mieux vaut une entreprise où le management est bienveillant, les salariés autonomes, solidaires et l’organisation juste mais les bureaux un peu vieillots, que l’inverse !
Pour prendre à bras le corps le sujet de la qualité de vie au travail, il faut oser aborder tous les sujets et écouter ce que les salariés ont à dire. On a pu avoir, avant la Covid, une vision un peu cosmétique de ces sujets. La période aura au moins eu le mérite de tout remettre à plat, la fenêtre pour agir est grande ouverte !
Décrivez-nous votre bureau idéal.
Je suis une adepte des grands volumes, baignés de lumière. Quand je travaille en coworking par exemple, j’aime sentir qu’il y a de l’activité autour de moi, cela me stimule et me met de bonne humeur.
J’aime aussi les grandes tables d’architecte où je peux étaler mes documents et mes nombreuses affaires.
Un grand plateau aéré, clair, ponctué de plantes vertes, à l’ambiance studieuse et sur lequel on peut facilement se replier pour passer un coup de fil ou échanger avec quelqu’un est pour moi l’idéal. Surtout si à quelques mètres de là se trouve le coin cuisine avec un café en grains de qualité!
Depuis le confinement, j’ai aussi investi dans un casque à réduction de bruit : cela a changé ma vie. Cet accessoire devient indispensable à l’heure du télétravail généralisé. Je pense qu’il devrait être fourni par les employeurs, de même que le reste des équipements qui assurent un bon confort de travail en mobilité.
Quels conseils pourriez-vous donner à une entreprise pour l'aménagement de ses espaces ?
Il ne faut pas se faire tout un monde des nouveaux bureaux ! Même une action simple, sur un périmètre restreint aura un impact fort si elle est bien pensée et qu’elle répond aux besoins et aux aspirations des salariés. J’ai accompagné une direction d’un grand groupe industriel qui se trouvait à l’étroit dans ses mètres carrés et avait à cœur d’améliorer le bien-être de ses équipes mais n’avait pas un budget à rallonge. Nous avons mené plusieurs ateliers et abouti à la création d’une nouvelle salle de convivialité/café ainsi qu’une salle de réunion créative, « nouvelle génération ».
Cela n’a l’air de rien, mais les salariés se voient rarement offert le temps de discuter entre eux de leurs conditions de travail et de décider eux-mêmes de ce qui est bon pour eux. Au final, le processus a été une aventure extraordinaire, et le résultat à la hauteur des attentes.
Comment voyez-vous les bureaux dans 20 ans ?
Je ne suis pas la meilleure futurologue. Nous vivons une période déjà si incertaine. Ce que je peux dire, c’est que je souhaiterais que les entreprises tirent profit de cette aspiration des salariés à travailler de n’importe où. Non pas pour favoriser un individualisme à tout crin (chacun dans sa cahute aux quatre coins du monde), mais plutôt pour ouvrir une multitude de « hubs » où les salariés se retrouveraient et créeraient des communautés, chacun pouvant choisir d’habiter à l’endroit où il se sent le mieux. Si la période peut permettre de mettre fin aux sièges sociaux mastodontes qui fonctionnent comme des forteresse et d’ainsi redynamiser les territoires incroyables que nous avons, en France, comme ailleurs, alors c’est une bonne chose.
Enfin, je voudrais conclure en rappelant que le lieu de travail ne se résume pas au bureau. À l’atelier, à l’entrepôt, dans un data center ou bien à l’école, à l’hôpital, dans son commerce : il y a de nombreuses personnes pour qui travailler va de pair avec une présence physique dans un lieu donné. Peut-être qu’il est temps de réinvestir dans l’ergonomie de ces lieux-là, même si on a en a moins vu les toboggans et canapés de couleur en couvertures de magazines !
Photos par FOR ME LA, Othéa Architecture et Camille Rabineau.
NOS SOLUTIONS SUR-MESURE
DES CRÉATIONS AU SERVICE DE VOS ESPACES
DES TABLES CONVIVIALES ADAPTÉES À VOS BESOINS
GET THE LOOK
Et pour plus de possibilités, nous avons imaginé pour vous des solutions encore plus modulables, pour des perspectives d'aménagement infinies ! Des créations sur-mesure pensées pour répondre à tous vos besoins et aux nouvelles problématiques d'entreprise... À retrouver dans notre catalogue Work, édition 2020 !